La plateforme de SVOD a-t-elle le droit d’utiliser les données recueillies sur les habitudes de ses utilisateurs pour les troller gentiment ? Non estiment certains internautes. Mais, n’est-ce pas le jeu ma pauvre Lucette ?
Lundi 11 décembre, Netflix a perturbé beaucoup d’internautes avec ce tweet que d’aucuns ont qualifié de « creepy » (glauque, bizarre en VF). Le voici :
To the 53 people who’ve watched A Christmas Prince every day for the past 18 days: Who hurt you?
— Netflix US (@netflix) 11 décembre 2017
« Aux 53 personnes qui ont regardé « A Christmas Prince » tous les jours ces 18 derniers jours : qui vous a fait du mal ? »
J’ai voulu troller sur les réseaux
Un petit troll pas piqué des hannetons dirons certains, une intrusion intolérable pour les autres. Si le film est anecdotique en soi (une journaliste est envoyée décrocher un scoop sur un futur prince en quête d’une reine… Et devenez quoi ? Nooon ? Siiii. Bref.), certains Twittos semblent avoir découvert l’eau chaude que Netflix pouvait consulter leur historique de lecture (et s’en moquer). Fichtre !
That’s pretty creepy @netflix. Is it in your Terms of Service and Acceptable Use Policy that you will collect and analyze viewing habits so that you can mock people via social media? Asking for a friend. #fb
— Andrew Strutt (@andrew_strutt) 11 décembre 2017
« Est-ce dans vos conditions et politique d’utilisation de collecter et d’analyser les habitudes de lecture [des utilisateurs] afin de moquer les gens sur les réseaux sociaux ? Je vais demander à un ami »
This is creepy as hell.
— 1001 Chicago Afternoons (@1001chicago) 12 décembre 2017
« C’est effrayant au possible »
I mean, I’m alright with my viewing patterns put out there, but I think we better go our seperate ways now Netflix.
— Diego (@Diegoiest) 11 décembre 2017
« Je veux dire, je suis ok avec le fait que mes habitudes de lecture puisse être publiées, mais je pense que vous allons prendre des chemins séparés désormais Netflix. »
So unknown creepy Netflix staff have access to your viewing data, use it to creep on you, laugh at you, maybe publicly. I guess it’s like video store staff, except a massive database means it’s easier for creepy Netflix staff to find and creep on individual people they know. https://t.co/JUlAau4xkQ
— ben goldacre (@bengoldacre) 11 décembre 2017
« Donc un salarié anonyme de Netflix a accès à vos données de visionnage, s’en sert contre vous, se moque de vous, peut-être publiquement. Je suppose que c’est la même chose pour un magasin de location de vidéos, à l’exception de l’énorme base de données qui signifie qu’il est plus facile pour un employé bizarre travaillant chez Netflix de trouver et attaquer une personne qu’il connait« .
Anyone else find it concerning that Netflix is talking about peoples’ watching habits? Doesn’t it seem a little creepy to anyone else?
— Danny Wiseau (@TrueNugget) 11 décembre 2017
« Quelqu’un d’autre trouve problématique le fait que Netflix parle des habitudes de lecture des gens ? Ce n’est pas un peu glauque pour quelqu’un d’autre ? »
Big Brother moqueur ?
Vous pouvez vous émouvoir de la moquerie (anonyme), mais certainement pas de la vraie fausse découverte qui semble être faite. Si Netflix ne communique pas sur ses données, cela ne veut pas dire qu’elle ne les analyse pas. C’est d’ailleurs écrit noir sur blanc dans sa Déclaration de confidentialité. Oui, les fameuses, celles qui ne sont jamais lues (dans leur intégralité ou alors en diagonale).
« Les données que nous collectons automatiquement : nous collectons certaines données sur vous et sur votre utilisation de notre service, sur la manière dont vous interagissez avec nous et nos publicités, ainsi que des données relatives à votre ordinateur ou tout autre appareil que vous utilisez pour accéder à notre service (tels que les consoles de jeu, smart TV, appareils mobiles, décodeurs numériques, etc.). Ces informations comprennent : Votre activité sur le service Netflix, telle que les titres que vous avez sélectionnés, votre historique de lecture et les recherches que vous avez effectuées ».
Données, données moi
La firme explique utiliser ces données notamment pour « analyser et comprendre notre public, améliorer notre service (y compris les expériences avec l’interface utilisateur), et améliorer nos offres, la sélection du contenu et les algorithmes de recommandation ». Et publier des tweets moqueurs donc. À l’instar de Spotify qui avait dévoilé les habitudes d’écoute insolites de ses utilisateurs en novembre dernier. Campagne saluée pour son humour et qui se base sur le même procédé.
Si cela vous inquiète, commencez par lire toutes les politiques de confidentialité des services (gratuits pour certains) que vous utilisez (Facebook, Playstation, Twitter, etc.).
Nous allons vous révéler quelque chose : ils collectent tous vos données, les utilisent pour leurs services et parfois même les revendent. Ils connaissent vos habitudes, vos préférences, les appareils que vous utilisez, les sites que vous consultez et la façon dont vous consommez leurs services.
I just want to make sure you’re okay
— Netflix US (@netflix) 11 décembre 2017
On vous l’accorde, cela a quelque chose de flippant, comme tout service, en ligne ou non, qui détient des informations confidentielles sur une personne. Les limites ont-elles été franchies ? Il ne faut peut-être pas exagérer.
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